Les autorités dans le sud du Pakistan continuaient d'évacuer, dimanche, une ville de 100.000 habitants près d'un mois après le début des inondations qui ont tué au moins 1.500 personnes et fait des millions de sinistrés. Dans la majeure partie des régions affectées, les eaux se retirent progressivement à mesure que les pluies s'espacent, mais les conséquences sociales et politiques du désastre vont peser sur la stabilité de ce pays de 167 millions d'habitants, déjà en guerre contre l'islamisme radical.
Alors que la colère gronde parmi la population, l'ampleur de la dévastation causée par les inondations se précise, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon ayant comparé la catastrophe à un "tsunami au ralenti". Depuis samedi soir, les autorités s'emploient à faire évacuer préventivement la ville de Shahdadkot, dans la province méridionale du Sind, ainsi que les villages aux alentours affectés par les eaux.
Aide d'urgence de 500 millions de dollars
"Nous essayons en ce moment de protéger Shahdadkot, menacée par les eaux" de petits affluents de l'Indus, dont les flots ont gonflé, a indiqué à l'AFP Jam Saïfullah Dharejo, ministre provincial de l'Irrigation. "Il s'agit d'une mesure préventive", a-t-il précisé, ajoutant que, pour l'heure, les digues résistent. La population est estimée à 100.000 âmes. Il a ajouté que plusieurs villages alentour ont été inondés, mais que personne n'a péri pour l'heure selon les premiers rapports.
Les inondations provoquées depuis un mois par des pluies de mousson d'une ampleur exceptionnelle ont affecté un cinquième du territoire pakistanais et 20 millions de personnes en ont souffert à divers degrés. Critiquée pour son absence de réaction au plus fort des pluies et des inondations fin juillet-début août, la communauté internationale semble avoir pris la mesure du désastre et la mobilisation de l'aide d'urgence s'est accélérée, demeurant...