Biographie de Louis de Funès
Né de Léonor Soto Reguera et de Carlos de Funès ,Louis de Funès de Galarza voit le jour le 31 Juillet 1914 dans un monde qui a rendez-vous avec la guerre. Enfant choyé d'une adepte de l' enfer domestique et d'un noble andalou désargenté, il subit les tranchées d'un désamour parental.
Carlos de Funès ne suscitera pourtant que tendresse et respect de la part de son fils cadet. Gamin observateur et solitaire, Louis reproduit à trois ans les boniments des forains du marché de Becon-les-Bruyères ,avant de cultiver le potager familial où prend forme son imaginaire."Comédie et jardin :
"je crois que les goûts que nous manifestons dans notre première enfance nous marquent pour la vie. Ce sont les bons. On peut les perdre mais on y revient."
Gosse perturbé au pensionnat de Coulommiers, l'enfant fait le pitre pour compenser l'absence des parents, s'attirant en même temps que les grâces de ses camarades, les foudres de ses enseignants. Garçon lunaire, il ne sera jamais un brillant élève tout juste bon a dessiner et a parader dans "Le royal Dindon" représentation collégienne où il est remarqué par la presse locale.
Sa mère lui dispense des cours de piano pendant les vacances scolaires. Louis avait déjà le sens de la caricature et du trait lorsqu'il s'en découvrit un troisième, celui du rythme.
Leonor l'imagine en curé ,son père le pousse a suivre une formation manuelle. Apprenti-fourreur, étalagiste ou dessinateur industriel, à chaque expérience son incompétence le rattrape. Son condisciple Henri Decae, en 1933, a l'École Technique de Photographie et de Cinéma, se souviendra d'un garçon très classe, poli, portant la cravate et les cheveux en arrière. Derrière cette apparence, c'était aussi un boute-en-train menant la classe avec ses gags, mais sans jamais faire preuve d'insolence.
A la vérité , De Funès se cherche. Du moins découvre-t-il l'amour dans les bras de Germaine Élodie Carroyer, qu'il épouse en 1936. De Funès, exempté de service à la suite d'une méprise - on lui diagnostique, sur la foi d'une radio appartenant à un autre, le cancer du poumon! - n'en vit pas moins une guerre mouvementée : son frère meurt sur le front, sa femme demande la séparation. Louis tourne la page, lie connaissance dans un cabaret montmartrois avec Édouard Ruaux, futur Eddie Barclay, avec lequel il joue des airs de jazz prohibé, s'inscrit brièvement au Cours Simon où il croise Daniel Gélin qui ne l'oubliera pas, rencontre une jeune secrétaire comme lui passionnée de sons américains. Jeanne Barthélemy de Maupassant, noblesse déclassée et petite nièce de l'écrivain, sera son plus fidèle soutien. Ils se marient en avril 1943.La fin de l'Occupation voit Louis de Funès, avec femme et enfants, tirer le diable par la queue.
"Mes seules envies étaient de dormir et manger... Je crevais de faim alors que sous mes yeux, dans ma boîte de nuit, des gougnafiers se gavaient de plats payés au marché noir."
Une retrouvaille avec Daniel Gélin lui permet de participer à une panne dans une pièce de copains.
Durant quinze ans, il parviendra tout juste a se hisser au rang d'acteur de complément."Toutes mes apparitions dans les films, j'essayais de les marquer le plus possible. Ce qui fait que, même dans des petits rôles, on se souvenais de moi."ms, j'essayais de les marquer le plus possible. Ce qui fait que, même dans des petits rôles, on se souvenais de moi."
Louis a près de cinquante ans, lorsque la chance lui sourit.
Une pièce("Oscar")suivie d'un film("Pouic-Pouic") le font sortir du bois. Compagnon fidèle ,Jean Girault bataille pour que Louis puisse incarner Ludovic Cruchot, le fidèle gendarme de Saint Tropez, et tout cela avec succès. Suivent alors les grands triomphes "Fantômas" et "Le Corniaud".
Un an après, Louis se voit diriger l'orchestre de l'Opéra de Paris en jouant de nouveau aux cotés de Bourvil et sous la direction de Gérard Oury dans "La Grande Vadrouille".
Méfiant à l'égard d'un succès trop tardif pour ne pas paraître suspect, le n°1 du box office, Devant Delon et Belmondo, fuit les mondanités. Réfugié au château de Clermont, héritage de la famille Maupassant, de Funès cultive ses roses et le doute entre deux parties de pêche."sans cesse, il craignait de perdre ce qu'il avait mis tant d'années a découvrir.", déclarait son ami en comédie Gérard Oury.
Une fois dans le bain, il enchaîne les films à succès. Rabbi Jacob, son rôle le plus riche dont il sort physiquement épuisé, s'avère fatal. A l'issue du tournage, un infarctus le contraint durant deux ans, au repos forcé. Une ambulance aux portes du plateau, il reprend, amaigri, le chemin des studios pour "L'aile ou la Cuisse".
S'enchaînent alors quatre films, aussi bons les uns que les autres, montrant un Louis de Funès plus fatigué et marqué par le travail.
Mais par une froide soirée de Janvier 1983, le cœur de l'artiste lâche et laisse derrière lui le souvenir de toutes ces années où il s'efforça avec succès de faire rire dans un monde qui n'y parvenait pas.
Source : http://www.jemeclate.com/de_funes.htm