L'Établissement français du sang (EFS) vient de lancer une campagne d'appel au don de sang, afin de reconstituer les stocks nécessaires avant la période des fêtes. Ces derniers sont actuellement insuffisants et la situation risque d'être problématique en début d'année. Explications du Pr Gérard Tobelem, président de l'ESF.
Le Point.fr : Peut-on parler de pénurie des stocks de sang ?
Pr Gérard Tobelem : On le craint. Noël approche et c'est une période où l'on collecte assez peu de sang, les Français ayant d'autres préoccupations. Normalement, nous gonflons nos stocks en automne pour pouvoir passer tranquillement les fêtes, or ça n'a pas été le cas cette année à cause d'une conjonction de faits : les mouvements sociaux d'octobre - les perturbations dans les transports et les difficultés d'approvisionnement en carburant n'incitent pas les gens à se rendre dans les centres de collectes - et les ponts. Nous sommes donc inquiets pour janvier. Beaucoup d'interventions chirurgicales non urgentes sont prévues en début d'année. Si les stocks ne sont pas suffisants, cela pourra poser des problèmes.
Quels sont les besoins en sang dans notre pays ?
On a besoin de 10.000 dons par jour. Nous sommes actuellement à 10 jours de stock mais, pour être confortables, il nous faudrait 14 à 15 jours d'avance. Il nous manque donc 30.000 à 40.000 poches de sang. Nous devons absolument les obtenir entre cette semaine et la troisième semaine de décembre.
À qui ce sang sert-il principalement ?
Il y a trois éléments sanguins utiles en transfusion : les globules rouges, les plaquettes et le plasma. Il faut bien savoir que l'on ne transfuse plus de sang total. Les globules rouges servent pour traiter les anémies, notamment celles dues à des maladies hématologiques, aux leucémies, ou celles induites par une chimiothérapie anticancéreuse, les anémies par manque de fer et pa...
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