Souvent liée à la crainte d'une erreur médicale, cette angoisse n'a plus lieu d'être grâce aux progrès de la science.
Vous vous réveillez allongé sur une surface froide et capitonnée. Avec difficulté, vous ouvrez les yeux. L'obscurité est totale. Vous tentez de vous relever mais votre tête heurte un obstacle. Instinctivement, vous tentez de le repousser, mais rien ne bouge. Où êtes-vous? Qu'est-il arrivé? Paniqué, vous vous mettez à hurler. Mais vous comprenez bientôt que c'est inutile: vous avez été enterré vivant.
Si ce genre de scénario suffit à vous donner des sueurs froides, n'allez surtout pas voir Buried. Ce thriller de Rodrigo Cortés, sorti le 3 novembre, met en scène pendant 90 minutes les affres d'un camionneur prisonnier d'un cercueil sous le sol irakien. On ne tarde pas à découvrir que le héros a été pris en otage par de mystérieux ravisseurs qui le maintiennent enfermé en attendant la rançon... Une intrigue complètement invraisemblable? Sans doute, il n'empêche que le film joue habilement sur une angoisse universelle: celle de se réveiller six pieds sous terre, sans possibilité de retourner parmi les vivants.
Fantasme universel
Cette angoisse, si elle peut faire penser aux peurs claustrophobiques, est aussi liée depuis toujours à la difficulté d'accepter le passage dans l'au-delà, comme l'explique l'anthropologue Louis-Vincent Thomas dans son livre Le cadavre: «Pour l'imaginaire, la réalité du cadavre n'efface pas aisément l'image du corps vivant». D'où le fantasme de la vie résiduelle et du cadavre sensible, qu'on retrouve sous différentes formes dans quasiment toutes les civilisations, qu'il s'agisse des zombies, de la mythologie vaudou ou des vampires de série B.
Le fantasme de l'enterré vivant, quant à lui, traverse les âges et les frontières avec la même vigueur. Ainsi, chez certains peuples, il était exploité par le pouvoir qui se servait de l'enfouissement vivant comme d'une punition mortelle destinée à frapper l'imaginaire collectif par son car...
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