Ce bus étonnant va surplomber la circulation automobile tout en empruntant la même voie. Il va permettre de réduire à la fois les embouteillages, les nuisances sonores et la pollution. Enfin, il transportera près de 1200 à 1400 passagers simultanément tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de 2 640 tonnes par an.
Voici le bus « volant » : le Straddling bus.
Entre tramway et pont flottant, ce bus présenté, par le groupe chinois Shenzhen Hashi Future Parking Equipment Co, lors du Salon de la haute technologie de Pékin, semble révolutionnaire. Ce système innovant devrait ainsi permettre de réduire de près de 30% les embouteillages sur les axes principaux, atténuant ainsi les problèmes de circulation dans les grandes agglomérations chinoises. Une solution pratique pour un pays où les véhicules individuels sont de plus en plus nombreux et les embouteillages de plus en plus fréquents, à l'image du “plus grand embouteillage du monde” que connu Pékin en 2010. Un immense embouteillage de 100 km de long a bloqué une autoroute du nord de la Chine pendant presque 2 semaines du 14 au 27 août 2010. Des travaux sur l'axe Pékin-Zhangijiakou de la Voie Rapide Nationale 100, une portion de plus en plus fréquentée où le trafic routier augmenterait d'environ 40% chaque année, étaient la cause principale de cet engorgement hors normes. Dans ce contexte, les atouts de ce bus qui ressemble à une Raie Manta sont multiples :
* D'une hauteur de 4,5 mètres sur 6 de large, ce bus circulera à califourchon au dessus des voitures présentes sur la route.
* Lorsque le straddling bus sera à l'arrêt, les voitures pourront continuer à circuler dessous. Cet aspect permet de souligner que l'engin ne nécessitera pas de dépôt comme pour les bus classiques, il grignotera moins d'espace au sol et pourra rester stationné n'importe où, sans gêner la circulation lorsqu'il n'est plus en marche…ça fait rêver !
* Par ailleurs, il devrait s'avérer très économe en énergie : 860 tonnes de carburant pourrait être économisées par an.
* Au-delà de cet avantage majeur, le bus fonctionnera à l'énergie électrique rechargée par des panneaux solaires, ce qui permettra de réduire les émissions de carbone, argument de poids à l'heure où le thème de l'écologie prend de plus en plus d'importance.
* Electrique certes mais rapide à se recharger : pour son fonctionnement, les concepteurs ont repris l'idée de Watt (Wireless Alternative Trolley Technology), un concept de bus électrique qui se recharge à chaque arrêt. Les plateformes de chargement des passagers seront entièrement recouvertes de panneaux solaires et reliées au réseau d'électricité. Lorsque le Straddling bus arrivera sous la plateforme, il sera rechargé et pourra poursuivre sa route en toute autonomie jusqu'à la prochaine plateforme.
* Cet engin futuriste, d'une capacité de 1 200 à 1 400 personnes, se déplacera à une vitesse moyenne de 40 km/h, et pourra atteindre 60 km/h selon la société chinoise. Affaire à suivre sachant que les premiers tests se dérouleront dans le quartier de Mentougou à Pékin, où les travaux pour installer les 186 premiers kilomètres de ligne ont commencé à la fin de l'année 2010.
Et la sécurité dans tout ça ? Pour guider ce bus, deux solutions sont envisagées : un système de rails et/ou un système de pilotage automatique qui détecterait le marquage au sol (lignes blanches). Pendant son fonctionnement, des ultrasons et des signaux lumineux diffusés à l'arrière du bus indiqueront aux véhicules trop grands qu'ils ne peuvent passer dessous. Les camions ou véhicules dépassant les 2 mètres s'en approchant de trop près déclencheront ainsi une alarme. De la même façon les voitures circulant dessous et frôlant la structure déclencheront une sirène, pour éviter tout accident. En cas de collision, les passagers seront évacués via les portes latérales qui s'ouvriront automatiquement pour former des toboggans similaires à ceux des avions. La crainte est que dans les premiers temps, les automobilistes, faute d'en avoir l'habitude, soient sujets à quelques frayeurs : drôle de sensation que celle procurée par la conduite sous un tunnel mobile !
Le coût d'une telle machine est estimé à 56 millions d'euros, rails de 40 km compris. Soit un budget inférieur de 10% à celui d'un métro. La phase de travaux est elle aussi écourtée : un an seulement pour 40 km, contre 3 ans pour un métro. Si, d'après les estimations, la mise en place d'un straddling bus suffirait à réduire les bouchons de 20 à 30 %, d'économiser 860 tonnes de pétrole par an et réduire de 2 640 tonnes les émissions de carbone, l'inconvénient majeur de ce nouveau transport collectif reste sa taille impressionnante, sans compter l'espace occupé par les plateformes de chargement. Il serait donc plutôt adapté aux périphéries des villes ou aux grandes artères des Etats-Unis. Gageons pour les conducteurs chinois que les chantiers du straddling bus ne créent pas à leur tour d'interminables embouteillages.
Source : http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2670_Chine_bus_volant.php