On lui aura tout reproché ou à peu près : le jusqu'au-boutisme médiatique, l'obscurantisme décroissant, le charisme (forcément populiste), le franchouillardisme (comment être altermondialiste et apôtre du roquefort ?) et les manoeuvres politiques (' Voyez ! maintenant il est député européen ! '). Mais il y a une chose qu'on ne peut reprocher à José Bové : la constance. A chaque fois que, dans sa vie, il est tombé sur un combat à mener, jamais il ne l'a esquivé.
La France a découvert ses bacchantes et son assurance insolente en 1999. Cette année-là, pour protester contre la décision de l'OMC d'accorder aux Américains des quotas sur l'importation de produits européens, José Bové et quelques agriculteurs du Causse descendent à Millau 'démonter' le chantier d'un McDonald's en construction. Résultat : trois mois de prison ferme mais une opération médiatique réussie.
Six mois plus tard, il est à Seattle, au contre-sommet altermondialiste avec, dans sa poche, un de ces roqueforts dont l'importation est illégale. Un coup politique qui le propulse sur la scène internationale. Désormais il va falloir compter avec lui. Né en 1953 du côté de Bordeaux d'un père chercheur en agronomie et d'une mère professeur de sciences naturelles, élevé en partie à Berkeley il en a gardé une facilité à parler anglais assez rare dans sa génération , il se retrouve à Paris après 1968. C'est là que, militant libertaire et pacifiste, il rencontre Jacques Ellul, précurseur des théories de la décroissance qui aura sur lui une grande influence.
'AU PARLEMENT, IL FAIT PARTIE DE CEUX QUI BOSSENT'
Venu au Larzac pour lutter contre l'extension du camp, José Bové s'installe dans un hameau abandonné, Montredon, où il élève des brebis. Il y habite toujours. C'est que l'homme n'a pas froid aux yeux, et ses démêlés avec la justice en font foi : vols de documents concernant le camp militaire en 1976, séquestration de fonctionnaires à Rodez avec la Confédération paysanne en 1998, arrachages de riz transgénique en Camargue la même année, manifestation en Polynésie contre les essais nucléaires... Le reste à l'avenan...
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