Un rapport regroupant vingt-cinq propositions pour une politique concrète en matière de réflexes de consommation durable au sein de la société française a été remis en fin de semaine dernière à la ministre de l’Ecologie et du Développement Durable Nathalie Kosciusko-Morizet.
Réalisé à la demande du gouvernement, ce rapport intitulé « Pour une consommation durable » a été rédigé par un groupe de travail présidé par Elizabeth Laville et piloté par Vincent Chriqui, directeur général du Centre d’analyse stratégique. Malgré la volonté de nombre d’entre nous de diminuer notre impact environnemental au quotidien, seule une minorité de nos concitoyens y parvient.
Un décalage qui serait dû en grande partie à des obstacles économiques, sociaux et interprofessionnels qu’il est important de franchir dans la mesure où le progrès technique ne suffira pas à relever les défis écologiques et sociaux selon les auteurs du rapport. Même si la politique menée encourage fortement le développement d’une offre de biens et de services durables, celle-ci se heurte à ce qui est appelé le phénomène de « l’effet rebond », c’est-à-dire que les ménages, en réponse aux progrès techniques qui permettent de diminuer les coûts des bien de consommation, augmentent les quantités qu’ils consomment.
Les orientations politiques gagneraient ainsi être déterminées en fonction de l’évolution des comportements de chacun, des plus jeunes aux plus âgés, et ce rapport devrait servir de base de travail pour définir les actions à mener en matière de modes de consommation. Celles-ci devront être d’autant plus efficaces que d’après l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) le progrès technique ne représentera que la moitié de l’effort nécessaire pour atteindre les objectifs fixés en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Sensibiliser le public à des moments clés de leur vie
L’intégration des bases de la consommation (durable) dans l’enseignement dès le plus jeune âge et dans la formation professionnelle est l’une des propositions émises par les experts, lesquels invitent le gouvernement à initier des campagnes de communication. Selon eux il serait en effet judicieux de sensibiliser nos compatriotes à des moments clés de leur vie, quand ils pourraient se montrer plus réceptifs aux enjeux de la consommation durable. Le public le plus convaincu doit par ailleurs faire l’objet d’une attention particulière, afin de faciliter la transmission aux autres de sa culture responsable.
Le rapport conseille également à l’Etat d’appuyer les expérimentations locales en matière de consommation durable et de renforcer l’apprentissage dans cette voie, de sorte à encourager les échanges et la généralisation des bonnes pratiques. Et les auteurs de prôner un soutien de l’innovation au service de la consommation durable. Celui-ci passerait par davantage d’investissements dans l’innovation technologique et par la corrélation entre les exigences environnementales (type éco-labels officiels) et la garantie de fabrication locale en cas d’introduction d’un label « made in France ». Les entreprises innovantes à vocation sociale et écologique, elles, tireraient profit d’une clarification de leur statut juridique.
La mutation vers une société durable, c’est-à-dire plus respectueuse des ressources naturelles, a forcément un coût. Pour que les collectivités soient capables de le supporter, les autorités doivent de l’avis des spécialistes créer de nouveaux outils économiques propres à chaque domaine comme des marchés carbone spécifiques ou de nouveaux bonus-malus. Une révision des tarifs de l’eau et de l’électricité pourrait en outre inciter le consommateur à utiliser au mieux ces ressources au quotidien. Les auteurs en sont persuadés : l’Etat et les collectivités territoriales peuvent contribuer à généraliser la consommation durable à l’échelle nationale, à condition entre autres de mettre en place un service administratif apte à assurer la déclinaison et le suivi d’une politique allant dans ce sens.
« NKM » le savait déjà. Ce rapport le confirme : elle a du pain sur la planche.
Source : http://www.zegreenweb.com/sinformer/politique-societe/vingt-cinq-propositions-pour-une-meilleure-consommation-durable,20773