« Comme un avion sans ailes »… ou presque. Une équipe de chercheurs britanniques planche actuellement sur une innovation qui pourrait réduire de près d’un cinquième les émissions polluantes de l’aviation (crédit photo : Guillaume Daveluy). L’idée : percer des micro-trous dans les ailes des avions pour réduire leur traînée et donc leurs besoins en carburant.
Un projet pas si insensé qu’il n’y paraît. Responsable de ce programme de recherche et professeur de l’Université de Warwick, le Dr Duncan Lockerby détaille ainsi ce drôle de concept à nos confrères du site Business Green : « Environ la moitié de la traînée d’un avion est le résultat de la friction avec la carlingue. Tout ce qui réduit cette friction permet donc d’importantes économies en carburant ». A l’origine de ce constat, un phénomène bien connu des amateurs de soda : en soufflant sur le haut d’une bouteille, on obtient un son. Reproduit à l’échelle d’un avion, c’est à dire en perçant des centaines de milliers de petits trous dans la surface de l’aile, la technique génère une couche supplémentaire d’air autour de l’aile et donc une traînée inférieure pour l’appareil.
Des débuts satisfaisants
Fort d’une première série de tests en soufflerie aux résultats encourageants, l’heure est à l’optimisme outre-Manche. Simon Crook, directeur principal de l’EPSRC (Engineering and Physical Sciences Research Council), qui co-finance ce projet, veut ainsi croire aux débouchés du projet. « Il pourrait permettre de réduire nettement le coût environnemental de l’avion. Un programme de recherche comme celui-ci met en évidence la façon dont les scientifiques et les ingénieurs du Royaume-Uni continuent d’apporter d’importantes contributions à notre vie. » Même son de cloche du côté d’un autre investisseur, Airbus, qui espère que ces nouvelles ailes seront prêtes pour des tests grandeur nature dès 2012.
Bientôt sur terre ?
D’ici cette date, l’équipe de scientifiques devra perfectionner sa technologie et s’assurer que les perforations appliquées dans les ailes ne perturbent pas le fonctionnement des appareils en vol. En cas de succès, l’EPSRC estime que cette innovation pourrait rapidement dépasser le simple secteur de l’aviation. Le procédé pourrait ainsi améliorer l’efficacité énergétique des voitures, des bateaux ou encore des trains. Sans aller aussi loin, le projet s’annonce déjà comme un sacré coup de pouce pour l’industrie aéronautique britannique dans son objectif de réduire ses émissions par passager de 50% d’ici à 2020.
Source : http://www.cleantechrepublic.com/2009/05/25/perforer-les-ailes-d%E2%80%99un-avion-pour-reduire-sa-consommation-de-carburant/