Salaires, conditions de travail : un rapport sénatorial tire le signal d'alarme
Mi-février 2010, Nicolas Sarkozy avait donné trois mois aux partenaires sociaux pour trouver un accord sur le partage de la valeur dans l'entreprise, faute de quoi le gouvernement demanderait au Parlement de légiférer. Depuis, les négociations sont au point mort.
Dans un rapport de 400 pages commandé par l'ex-ministre du Travail, des sénateurs rappellent cet engagement au bon souvenir du président de la République. Les auteurs y dressent un état des lieux sombre, constatant un "malaise actuel dans l'entreprise", avec des "inégalités salariales croissantes" et de "fortes tensions sur les conditions de travail".
"Le débat doit se poursuivre"
Les sénateurs considèrent aussi que la part de la valeur ajoutée (richesse nationale produite) consacrée aux salaires tend à baisser, ce qui va à l'encontre des conclusions du directeur général de l'Insee, Jean-Philippe Cotis, dans un rapport remis en 2009 à Nicolas Sarkozy, qui faisait état d'une stabilité de cette part sur les 20 dernières années.
"Le débat ouvert par le président de la République sur le partage de la valeur ajoutée doit se poursuivre", ont déclaré à la presse les sénateurs Joël Bourdin (UMP) et Patricia Schillinger (PS), respectivement président et secrétaire de la délégation.
"Un modèle de travail digne et rémunérateur"
Après avoir dressé un "scénario du pire" pour les 20 à 30 années à venir en l'absence d'améliorations, les auteurs livrent des pistes de travail pour "s'émanciper" de ce scénario, en préconisant notamment "la réinscription des stratégies d'entreprises dans le temps long", "un modèle de travail digne et rémunérateur" pour les salariés et une "consolidation du rôle des partenaires sociaux".
"Sans une amélioration significative du pacte social dans l'entreprise, dans le sens d'une meilleure reconnaissance des salariés et d'une revalorisation du travail, l'économie et la société s'exposeraient à de sérieux revers", préviennent les sénateurs.
La France manque de pédiatres
La France fait des enfants mais est un des pays européens comptant le moins de pédiatres : 1 pour 6000 enfants, soit trois fois moins que la moyenne de l'UE. L'Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa) remet mercredi au ministère de la Santé une pétition signée par 130.000 Français pour dénoncer cette situation. La pénurie touche aussi bien les hôpitaux que le secteur libéral, même si ce dernier est beaucoup plus touché. Et l'avenir n'est pas rose.
Malgré une augmentation récente du numerus clausus dans cette formation, les nouveaux diplômés ne suffiront pas à compenser les départs à la retraite prévus dans les prochaines années. L'AFPA estime qu'il faudrait former 600 pédiatres par an pour espérer maintenir le niveau actuel : le numerus clausus est actuellement de 275.
Toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne. Les syndicats dénoncent des "déserts pédiatriques". Des hôpitaux comme ceux de Châteauroux, Bourges ou Vannes par exemple n'ont plus de pédiatre, selon le président de la Société française de pédiatrie cité par Le Figaro et solidaire de la pétition de l'AFPA.
Source: http://lci.tf1.fr/