Ils étaient promis à un avenir rayonnant. Photowatt, pionnier de l'énergie solaire et seul fabricant concepteur en France de panneaux photovoltaïques, était encore il y a peu un symbole du possible développement d'une filière industrielle française de l'énergie solaire. En juin 2009, Nicolas Sarkozy avait même choisi cette entreprise de Bourgoin-Jallieu, dans l'Isère, pour aller annoncer qu'il souhaitait désormais que pour un euro investi dans le nucléaire, un autre soit parallèlement injecté dans le renouvelable. Un an et demi plus tard, les salariés de Photowatt regardent avec circonspection la photo du président de la République posant tout sourire devant leurs panneaux solaires. Il y a quelques semaines, l'entreprise a annoncé un plan social drastique, avec la suppression de 195 postes et de 136 intérimaires sur 670 employés. Une partie de la production, l'assemblage, devrait être délocalisée, a priori en Pologne. C'est le second écrémage en deux ans.
«Cercle vicieux». La direction tente de dédramatiser en jouant sur les mots qui font mal, parlant «d'externalisation» plutôt que de délocalisation, et en promettant une centaine de reclassements sur la totalité des emplois supprimés. Mais Thierry Miremont, le tout nouveau PDG, sait bien que la pente est mauvaise. Il y a encore six ans, Photowatt était classée au douzième rang mondial des producteurs de panneaux photovoltaïques. L'entreprise jouait à armes et production égales avec le chinois Suntech (lire ci-contre). Elle est aujourd'hui... 72e. Suntech est lui numéro 1, avec une production de 1 250 mégawatts par an, contre 70 petits mégawatts pour Photowatt. Entre-temps, le marché du photovoltaïque a explosé et la France a raté la marche, faute d'investissements suffisants. Or, comme l'explique Thierry Miremont, «c'est la taille qui permet d'être compétitif sur ce marché». Une grosse production permet notamment d...
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