Cancer : des experts appellent à lutter contre les inégalités Nord-Sud

Le cancer fait davantage de ravages dans les pays à revenu bas ou intermédiaire que dans les pays riches, et cette situation devrait s'aggraver d'ici 2030.

En 2050, selon certaines prévisions, les trois quarts des décès dus au cancer surviendront dans les régions les plus pauvres du monde. Pour tenter d'apporter une réponse à ces tendances, un groupe international d'experts sur le traitement du cancer dans les pays en développement, CanTreat International, a dévoilé, jeudi 19 août, un plan pour l'accès aux traitements, à l'occasion de la conférence de l'Union internationale contre le cancer (UICC) qui se tient actuellement à Shenzhen (Chine).

Dans leur rapport, les experts rappellent que, en 2020, le cancer devrait tuer deux fois plus de personnes dans le monde qu'en 2000. Ils soulignent en particulier que, 'dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, le taux de mortalité sera cinq fois plus important que dans le monde industrialisé', et ce, alors que des traitements existent.

Dans ces pays, plus de 500 000 femmes meurent d'un cancer du sein ou du col de l'utérus. Plus de 90 % des cas de cancer du col de l'utérus surviennent dans les régions les plus pauvres du monde.

L'inégalité entre pays riches et pays pauvres est particulièrement marquée dans ce domaine : tandis qu'aux Etats-Unis le taux de survie cinq ans après un diagnostic de cancer du sein atteint 84 % des femmes, il n'est que de 12 % en Gambie. Chez les enfants atteints d'un cancer, le taux de guérison est de l'ordre de 75 % des cas dans les pays riches, mais seulement de 10 % à 15 % dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

MOBILISATION

Refusant le fatalisme et évoquant l'exemple du sida, le groupe d'experts affirme que 'les gains en termes de survie au cancer ne nécessitent pas toujours des traitements onéreux'. Des progrès ont été accomplis, grâce à 'des traitement anticancéreux relativement bon marché, souvent des médicaments génériques, ou avec la radiothérapie'. Ces spécialistes appellent donc à une mobilisation pour laquelle doivent être dégagées 'de nouvelles ressources substantielles' et qui nécessite 'un leadership politique énergique'. Ils suggèrent de développer des stratégies créatives qui ont déjà commencé à faire leurs preuves...

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