750.000 euros d'avions en 2 ans et demi pour l'ex ministre Bussereau ?
Le gouvernement, il l'a quitté après 8 ans de service en novembre dernier, à l'occasion du dernier ramniement. Il n'a pas été reconduit... mais ou car il n'avait pas souhaité l'être, disant bien avant ledit remaniement son envie de retruver les bancs de l'Assemblée nationale, en tant que député de Charente-Maritime. Mais voilà que les affaires le rattrapent. A en croire le Canard Enchaîné de ce mercredi, l'ancien ministre de l'Agriculture Dominique Buessereau a dépensé 757.130 euros en avion-taxi au cours des 29 mois qu'il a passés à ce dernier poste.
L'hebdomadaire cite un rapport de l'inspection générale de l'agriculture, qui pointe "une moyenne mensuelle de 26.107,98 euros", notant que "son prédécesseur en a dépensé 20.851 sur ses 10 mois d'activité en 2004". Le rapport souligne des "éloignements de la règle républicaine observée dans des circonstances proches de la convenance personnelle ou encore en période électorale pour raccourcir les délais de retour dans la circonscription" qui ne "sont pas considérés par la mission comme compatibles avec le devoir d'exemple qu'un responsable doit donner à ses troupes".
Réponse de l'intéressé interrogé par l'AFP : sur la forme d'abord, Dominique Bussereau a expliqué qu'il ne s'agissait pas d'un "rapport officiel de l'Inspection générale de l'agriculture mais d'un document individuel rédigé par un inspecteur, par ailleurs élu socialiste". Et sur le fond : à l'époque, a ajouté le député UMP de Charente-Maritime, il faisait "en moyenne deux à trois déplacements par semaine" pour cause de préparation de la loi d'orientation agricole et période de grippe aviaire. "Les règles étaient très claires", a-t-il poursuivi, affirmant qu'il fallait d'abord avoir l'autorisation du cabinet du Premier ministre avant de pouvoir prendre des avions taxis "après appel d'offres", quand il n'y avait pas de vols ou de liaisons feroviaires directs.
Les déficits de la France continuent de se creuser
C'est une performance dont Bercy se serait bien passé. Le déficit commercial de la France enregistre un record historique en avril, à 7,144 milliards, creusé par l'effet conjugué de la baisse des exportations et de la hausse des importations, sur fond d'appréciation de l'euro. Le solde de la balance commerciale a atteint 7,144 milliards d'euros, après 5,906 milliards en mars, selon les données publiées mercredi par les Douanes. Le précédent record, établi en février, s'élevait à 6,40 milliards d'euros, a-t-on précisé de même source. Il faut ensuite remonter à octobre 2008 pour retrouver un chiffre de 6,35 milliards.
Cette dégradation de la balance commerciale découle d'un double mouvement de hausse des importations (+1,4% en avril à 41,5 milliards) et de baisse des exportations (-2% à 34,4 milliards). Le détail des chiffres mensuels fait notamment ressortir un repli de 1,5% des exportations industrielles, qui avaient progressé le mois précédent, conséquence de la baisse des ventes de machines et d'équipements automobiles. Parallèlement, les achats à l'étranger de produits pétroliers raffinés ont augmenté de plus de 650 millions d'euros, pour compenser la baisse de production des raffineries françaises. Un bond qui occulte le recul des importations de brut malgré la hausse du prix, notent les Douanes. Celles-ci attribuent également ces mauvais chiffres à l'acquisition de deux avions gros porteurs Boeing.
Le déficit commercial cumulé depuis le 1er janvier s'établit à -25,7 milliards d'euros, soit dix milliards de plus que sur les quatre premiers mois de l'an dernier. Sur les 12 derniers mois, le déficit cumulé plonge à 61,27 milliards d'euros contre 51,41 milliards pour l'année 2010.
Le déficit budgétaire, des raisons "exceptionnelles"
Le déficit du budget de l'Etat s'est lui aussi creusé fin avril, à 61,4 milliards d'euros contre 56,2 milliards un an plus tôt. Mais cette dégradation est liée à des raisons "exceptionnelles" et les recettes fiscales sont en nette amélioration, a annoncé mercredi Bercy, qui juge que "les premiers mois de l'année, la comparaison avec l'exercice précédent reste encore peu significative". Fin mars, le déficit budgétaire s'était établi à 33,6 milliards.
Bercy explique aussi cette hausse du déficit par les décaissements du prêt à la Grèce et à des avances anticipées aux collectivités locales dans le cadre de la réforme de la taxe professionnelle, une mesure qui n'aura pas de répercussions budgétaires sur l'ensemble de l'année.
Dans le même temps, le solde du budget général continue, lui, de s'améliorer, de 9,4 milliards d'euros fin avril. Le ministère assure que les recettes et les dépenses sont en ligne avec ses prévisions. Le gouvernement table sur un déficit de l'Etat de 91,6 milliards en fin d'année, en nette baisse par rapport à 2010. Cela doit lui permettre de ramener le déficit public global (Etat, collectivités locales et Sécurité sociale) de 7,1% du produit intérieur brut l'an dernier à 5,7% fin 2011.
Source: http://lci.tf1.fr