Deux professeurs de médecine mettent en garde contre une systématisation de cette mesure, expériementée par la Sécurité sociale dans plusieurs départements.
Un communiqué de l'Académie de médecine rendu public mercredi 25 janvier s'inquiète des sorties précoces de la maternité, qui font l'objet d'une expérience organisée dans plusieurs départements par la Caisse nationale d'assurance maladie, avec le concours de sages-femmes libérales.
Les professeurs Roger Henrion et Paul Vert affirment que dans les premiers jours qui suivent une naissance, tant le nouveau-né que sa mère traversent une période d'adaptation physiologique complexe non exempte de risques, qui nécessite une surveillance médicale particulièrement vigilante. Selon eux, pour le nouveau-né normal à terme, un retour à domicile systématique avant 3 jours révolus n'est pas souhaitable. «La prescription de sortie de maternité doit conserver un caractère médical tant pour la mère que pour l'enfant. Elle doit être décidée au cas par cas, en l'absence de toute contre-indication médicale ou sociale, chez une femme volontaire et dûment informée, sans impératif d'ordre administratif, écrivent-ils. Le suivi médical, psychologique et social de la femme et de son nouveau-né nécessite une parfaite connexion entre les maternités et les sages-femmes libérales amenées à les suivre, afin d'assurer la continuité des soins. Les sages-femmes doivent être préalablement informées du dossier ou connaître la femme.»
Ils soutiennent aussi que l'organisation d'un système de suivi dans la première semaine doit offrir une qualité de soins et une garantie de sécurité équivalentes ou les plus proches possibles de celles proposées en maternité. A ce propos, deux visites à domicile semblent être un strict minimum. Trois visites seraient souhaitables, selon eux, comme l'est l'examen médical du nouveau-né avant le quinzième jour.
«La sage femme doit être disponible à tout moment pour prévenir ou traiter une complication et décider d'une nouvelle hospitalisation», ajoutent-ils. L'Académie rappelle aussi que l'allaitement maternel, dont elle prône l'intérêt, nécessite un accompagnement attentif et que la pertinence de ce nouveau système de suivi à domicile soit évaluée avant son extension à toute la France, en tenant compte des nouvelles hospitalisations et d'éventuels retards apportés à des soins urgents en cas d'ictère (jaunisse), d'infection ou de décompensation d'une affection chez la mère.
Source: http://www.lefigaro.fr/