La réévaluation du "crédit d'impôt bio" aux agriculteurs en conversion irrite la Fédération nationale d'agriculture biologique, qui déplore "des déséquilibres scandaleux et persistants" en faveur de l'agriculture conventionnelle. Dominique Marion, son président, accuse Bruno Le Maire de "mégoter". Entretien.
La loi de finances 2011 a défini de nouvelles règles dans l'attribution des crédits agricoles. Vous déplorez le sort réservé au "crédit d'impôt bio". Quel est le problème?
Le projet de loi de finances 2011 réduit de 4000 euros à 2000 euros le montant du crédit d'impôt sur le revenu dont bénéficient les agriculteurs convertis à l'agriculture biologique. En complément, l'agriculteur touchera une aide comprise entre 80 et 100 euros à l'hectare, mais cela ne suffira pas pour les petites exploitations: avec 15 hectares, on touchera au mieux 3500 euros au lieu de 4000 euros. Le crédit d'impôt devait remettre un peu de justice dans l'attribution des aides en faveur des petits; désormais, ces petits sont pénalisés.
Mais la bio est toujours soutenue par le gouvernement, c'est l'essentiel, non?
On est convaincus que Bruno Le Maire souhaite développer la bio, mais on constate que les moyens n'y sont pas. Là, le ministre mégote pour 500 euros. En plus, les aides étant désormais financées par Bruxelles, ce sont 50 millions d'euros qui sont économisés par Bercy sur le budget 2011 par rapport à 2010. Dans le même temps, 196 millions d'euros sont débloqués pour la filière conventionnelle des agro-carburants, pour permettre à certains d'écouler leurs stocks...
Cela fait des années que je cotise dans un fonds de développement rural, et cet argent sert à financer le conventionnel. L'argent payé par les agriculteurs bio doit aller à la bio, d'autant plus qu'il s'agit d'une agriculture qui exige de grandes compétences techniques! A la Fnab (Fédération nationale d'agriculture biologique), nous sommes toujours 250 alors que le nombre de pr...
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