Opposer économie et environnement est un «mythe». Mieux : rien de tel, pour favoriser la croissance et les emplois, que de «verdir» l'économie. C'est ce qu'affirme le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) dans un rapport publié hier, intitulé Pour un développement durable et une éradication de la pauvreté. Ses auteurs ont fait un test : que se passerait-il si, entre 2011 et 2050, nos décideurs redirigeaient chaque année environ 2% du PIB mondial (soit 1 300 milliards de dollars, 950 milliards d'euros) dans l'«économie verte», caractérisée par de faibles émissions de carbone et l'utilisation efficace des ressources ? Et bien la croissance économique serait dans un premier temps inférieure à l'«économie brune» actuelle, mais dès 2020, le scénario «vert» serait plus performant, sur le plan économique, et aussi social et environnemental.
Ce scénario créerait même dès aujourd'hui davantage d'emplois dans plusieurs secteurs (agriculture, bâtiment, transports). Même si dans d'autres, comme la pêche, il entraînerait d'abord des pertes d'emploi qu'il faudrait compenser par des reconversions, le temps de reconstituer les stocks de poissons. Surtout, l'économie verte permettrait de répondre aux «crises» dues à l'exploitation effrénée des ressources (changement climatique, érosion de la biodiversité, pénuries alimentaires, problèmes d'accès à l'eau douce).
Bref, un scénario idéal sur le papier. Mais où trouver ces 2% de PIB ? D'abord, et facilement, avance le rapport, en cessant de financer les pollueurs. Car aujourd'hui, entre 1 et 2% du PIB mondial est englouti dans des subventions contreproductives aux pesticides, à la pêche intensive (27 milliards de dollars par an) ou aux carburants fossiles (650 milliards de dollars par an). Celles-ci épuisent les ressources naturelles, qui constituent pourtant la base de toute activité de production. Une faço...
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