Comment l'UMP veut achever les 35h
En pleine polémique sur les 35 heures au PS, certains membres de l'UMP veulent toujours faire de la durée du travail gravée dans le marbre de l'histoire ancienne. C'est ce que devrait proposer mercredi au bureau politique du parti présidentiel, Hervé Novelli qui réclame un "nouveau contrat social" avec la bénédiction du Jean-François Copé. Le secrétaire général de l'UMP, favorable à la fin des 35 heures, veut aller "assez vite" dans la réflexion qu'il a lancée sur le sujet pour nourrir le projet présidentiel de 2012 et souhaite présenter les "premières pistes" d'ici à février, a-t-il déclaré mardi à des journalistes. "2012, c'est demain! Il faut que ce débat pénètre l'atmosphère", a-t-il déclaré en défendant le credo "travailler plus et mieux" et en affirmant avoir reçu les encouragements de Nicolas Sarkozy et du secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant. En matière de temps de tavail, la "première piste" à privilégier est selon lui "la négocation par branche" la pratique "la plus largement appliquée" en Europe.
"Il faut échanger une réduction des allègements sur cinq ans contre des éléments de fluidité du droit social pour les entreprises", esquissait lundi dans une interview aux Echos Hervé Novelli, son secrétaire général adjoint. "La négociation dans l'entreprise ou, à défaut, dans la branche, est la pratique usuelle en Europe"(...) "Il n'y a que nous qui mettons autant de choses dans la loi", "il faut que tout le monde y trouve son compte", "l'Etat va réduire une politique coûteuse et inefficace. Le patronat va gagner en flexibilité. Et les éléments de pouvoir d'achat et de sécurité sont à prendre en compte pour les salariés" expliquait encore Hervé Novelli avançant "que la France était l'un des pays européens ayant la politique la plus coûteuse d'allègements de charges pour les bas salaires - de l'ordre de 22 milliards d'euros par an".
Bertrand : "c'est fait", Mailly : "c'est non !"
Alors qu'à gauche, Manuel Valls a semé le trouble en affichant son désir de "déverrouiller les 35 heures", cette initiative divise à droite. Elle n'est guère du goût du porte-parole du gouvernement, François Baroin ou de Xavier Bertrand. Le ministre du Travail estime en effet que cette remise en cause appartient au passé, pour la bonne raison qu'il l'a lui même menée. "Manuel Valls a certainement rêvé de déverrouiller les 35 heures, nous on l'a fait, et c'est même dommage qu'il n'ait pas voté cette loi à l'été 2008", a déclaré mardi celui qui a cédé son siège de patron de l'UMP à Jean-François Copé. La loi Bertrand d'août 2008 a maintenu une durée légale de 35 heures tout en donnant quasiment toute latitude aux entreprises pour augmenter et organiser le temps de travail.
Si la droite veut aller plus loin, elle trouvera sur son chemin les syndicats. Le secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly s'est insurgé mardi contre toute "remise en cause" des 35 heures ou suppression de la durée légale au profit de négociations syndicats-patronat, prônant en revanche une révision de la politique d'allègements de cotisations sociales. "Le seul problème, c'est le coût (...). Il faut revoir progressivement le montant des exonérations, sans revoir la durée légale", a déclaré le dirigeant syndical sur BFM Radio, "on peut diminuer progressivement le coût des 22 milliards sans remettre en cause" la durée légale. "Si on regarde la durée annuelle du travail, en France elle est de 1.570 heures, en Allemagne 1.432. Alors que l'on arrête de nous bassiner avec des choses idéologiques", a-t-il lancé.
Source: http://lci.tf1.fr/